-
Stars 80 La Suite
Stars 80 La Suite
de Thomas Langman
Avec Patrick Timsit - Richard Anconina et Jean Marc Généreux
France - 2017 - Comédie
_____________________________________________________________
Six ans après un premier opus et fort de ses 1,8 millions d'entrées en France il était quasiment inévitable de voir la clique de Star 80 revenir un jour sur grand écran pour une suite dont l’intérêt est fatalement un peu plus mercantile que cinématographique. Souhaitant capitaliser au maximum sur la vague sympatico-nostalgique de la tournée Star 80 , Thomas Langman reforme donc l'équipe du premier film pour un dernier concert et un film qui redéfinirait presque à lui seul toute la médiocrité de la comédie française de ses dix dernières années...
Après que l'un de leur associé se soit barrer avec la caisse Antoine et Vincent doivent en l'espace d'un petit mois trouver plus d'un million d'euros afin de sauver leur société Star 80. Ils décident avec l'aide de leurs fidèles artistes et quelques Guest internationales d'organiser un gigantesque concert au stade de France afin de rembourser en une seule soirée toutes leurs dettes ..
J'aurai aimé trouver un point clairement positif à un film qui n'en possède pas ou si peu mais c'est presque impossible, je retiendrais simplement la prestation de Bruno Lochet pour le capitale sympathie que m'inspire l'acteur et la petite pointe d'émotion provoqué par le final du film même si cette dernière est largement tempérée par une bonne dose d'agacement (j'y reviendrais plus bas dans cette critique)
Si le premier Stars 80 était loin d'être mémorable il s'en dégageait une forme de bonne humeur et un léger plaisir coupable à voir ses anciennes vedettes de variétés françaises se moquer gentiment d'elles même et du temps qui passe. Dans ce second volet il ne reste plus rien à sauver tant l'ensemble est marqué au fer rouge de l'opportunisme, du mercantilisme et d'une forme de paresse j'en foutiste assez désagréable. A peine écrit le scénario est un vague prétexte à enchaîner des séquences musicales pas vraiment enthousiasmantes et les situations pseudo-comiques toutes plus convenues et lourdes les unes que les autres à moins que voir Gilbert Montagné faire du saut à ski suffise à vous faire tordre de rire. Les dialogues sont d'une pauvreté d'écriture assez affligeantes et toutes les tentatives de vannes ou de punchline tombent lamentablement à plat comme Shy'm se jetant dans la foule.
Côté casting la plupart des “artistes chanteurs” sont réduits à de la pure figuration ce qui n'est pas plus mal vu la faible qualité globale de leur interprétation mais pour certains contraint de jouer les arrières plans décoratifs avec des perruques ridicules sur la tête on frôle carrément l'embarras. Si Patrick Timsit et Richard Anconina font ce qu'ils peuvent (c'est à dire pas grand chose) avec ce que le scénario et les dialogues leur laisse de dignité , la présence d'un Jean-Marc Généreux hystérique et jamais drôle enfonce totalement Stars 80 la suite dans les abîmes d'une paresse d'écriture et de comédie de tous les instants.
C'est bien beau de jouer sur la nostalgie des années 80 encore faut il le faire avec un minimum de sincérité pour que l'évocation ne tourne pas au catalogue ridicule de références gratuites et mal digérées. Car si Stars 80 la suite cite en vrac Rocky, Flashdance , Les blues Brothers, les films de De Funes , Les bronzès font du ski ou Maxime Le Forestier et Véronique Samson dans une sorte de grand gloubilboulga informe de citations purement fonctionnelles, le film est bien loin de rendre hommage aux différentes œuvres qu'il cite souvent n'importe comment.
Au registre des choses particulièrement agaçantes on pourrait aussi citer les publicités et placements produits du film avec en point d'orgue une scène complète d'une bonne dizaine de minutes durant laquelle les personnages s'amusent comme des petits fous avec le jeu de société Stars 80 sortie justement en même temps que le film; ce qui constitue sans doute le placement produit le plus putassier de toute l'histoire du cinéma.
Pour terminer je vais donc revenir sur le grand final du film avec la guest star censé clôturer en beauté le concert du stade de France. Fatalement cette partie de la critique contient un spoiler et il est préférable de ne pas lire ce qui suis si vous souhaitez vous infliger un jour ce Stars 80 la suite. (Attention Spoiler) Le grand final met donc en scène Renaud qui vient chanter Mistral gagnant avec une chorale de gamin tous déguisé avec perfecto et bandana rouge. Je suis fan de Renaud et je reste donc extrêmement partagé entre l'émotion de voir la pâle blondeur de sa frange, ses yeux tristes et sa dégaine pour une version assez touchante de sa chanson totem et la colère de le voir se fourvoyer dans une telle entreprise cinématographique. Parce que Renaud je le préfère encore en Tarzan dans Elle voit des nains partout que dans cette séquence tire larme semblant sortir d'une émission de Patrick Sebastien qui avait orchestré une séquence similaire pour Gainsbourg. Autant dire que lorsque un film commence à te faire penser à du Patrick Sebastien, même quand c'est avec un chanteur que tu respecte et admire , tu es tout de même très loin du haut du panier de la création artistique … Alors oui parce que c'est Renaud et que Mistral gagnant est une chanson sublime j'ai presque envie de sauver le final du film , en même temps je ne peux pas m'empêcher de croire que Thomas Langman utilise de manière bien opportuniste la notoriété du retour du Renard et ça, ça m'eneeeeerve !!! (Fin de Spoiler)
Au bout du compte ce Stars 80 la suite n'est qu'un pur produit mercantile qui n'a même pas la politesse d'être correctement foutue. Entre son scénario laborieux , ses gags jamais drôles et ses répliques foireuses il ne reste guère que quelques intermèdes musicaux pour tenter de réveiller la nostalgie des spectateurs plongés dans un salvateur coma léthargique.
____________________________________________________
J'aime : Le final avec Renaud
J'aime moins : Un film lourdingue et jamais drôle - Des références cités n'importe comment
Je déteste : Renaud dans un film bassement mercantile et qui ne s'excuse m^me pas de l'être.
Ma Note : 02/10
-
Commentaires