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Ovni(s)
Ovni(S)
de Clémence Dargent et Martin Douaire
Avec Melvil Poupaud - Quentin Dolmaire et Michel Vuillermoz
France - 2021 - Comédie / Science Fiction
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OVNI(s) fait incontestablement partie des projets un peu décalés que l'on a envie d'aimer et de soutenir avant même de les avoir vus . Une série française sur les phénomènes extra-terrestres dans l'esprit des seventies et un mélange des genres entre comédie, thriller et science fiction ça donne forcément plus envie que la nouvelle saison de Joséphine Ange Gardien. Malheureusement, comme bien trop souvent, la déception est à la hauteur des attentes et OVNI(s) sans être désagréable à suivre semble constamment dans un entre deux qui n'assume jamais totalement les aspects les plus radicaux de son singulier projet .
OVNI(S) raconte donc l'histoire de Didier Mathure (Melvil Poupaud) qui se retrouve au placard suite à l'explosion au décollage d'une fusée dont il était l'ingénieur principal. L'homme se retrouve alors propulsé à la tête du GEPAN , un service du CNES qui étudie et recueille les témoignages sur les objets volants non identifiés. Sa mission secrète pour retrouver sa place au CNES et sauver sa tête est de fermer le GEPAN en prouvant que ce service farfelu n'a aucune raison valable d'exister.
J'attendais donc énormément de cette série peut être un poil trop vendu par sa campagne marketing comme une comédie complétement décalé avec des ovnis et des flamants roses qui faisait que je rêvais déjà d'un X-Files à la sauce Message à Caractère Informatif. Même si tous les éléments sont bels et bien présents il manque toujours un je ne sais quoi pour faire vraiment décoller la soucoupe. Pour commencer j'ai un peu de mal à accrocher aux différents personnages de la série qui semblent tiraillés entre la réalité de leur époque et une forme de caricature dont le trait ne serait jamais assez forcé. L'exemple le plus frappant est pour moi le personnage de Remy interprété par Quentin Dolmaire que je trouve totalement bidon et artificielle sans vraiment parvenir à comprendre si c'est le personnage qui est mal écrit tel quel ou si c'est le comédien qui sonne à ce point faux. De l'ensemble du très joli casting simplement trois personnages retiennent vraiment mon attention avec Diane la fille de Didier (Capucine Valmary) et heureusement les deux axes principaux du récit avec d'un côté le pragmatique et scientifique Didier Mathure (Melvil Poupaud) et de l'autre la rêveuse, enthousiaste et décalée Vera (Daphnée Patakia). Cette opposition finalement très Mulder et Scully dans l'esprit donne à mon sens la vraie consistance au récit en montrant combien il faut savoir s'affranchir de la preuve cartésienne pour faire avancer la science et valoriser ainsi parfois les rêveurs les plus farfelus aux pragmatiques qui à force de ne croire qu'a ce qu'ils voient en oublient d'explorer l'invisible et l'inconnu. Entre ses deux personnages on retrouve aussi toute la dualité de la série semblant toujours hésiter entre rester dans le réel le plus terre à terre et s'évader très loin dans un imaginaire bien plus fou et décalé. A force d'être dans cet entre deux le récit fantastique intrigue sans émerveiller, l'incongruité amuse sans vraiment faire rire et l'enquête paranormal interroge sans jamais captiver.
OVNI(s) ancre donc son histoire dans les seventies confirmant après 3615 Monique ce goût du revival des séries françaises . Le petit soucis avec OVNI(s) c'est que comme si l'ambiance générale et le design très réussi de la série ne suffisait pas encore, les auteurs se sont crus obligés de truffer le récit de grosses références à l'époque qui sont amusantes dans un premier temps mais peuvent devenir très lourdes quand elles deviennent trop appuyées et mécaniques. Jean Claude Bourret , Brigitte Bardot et les bébés phoques, Giscard et Bokassa, le Larzac, L'île Aux Enfants .... je suis d'accord que tout inscrit OVNI(s) dans la réalité de son époque mais le catalogue de références ne me semble pas être indispensable pour crédibiliser la reconstitution. Le plus gênant restant cet épisode qui semble entièrement tourner autour de la présence de Steven Spielberg cherchant à faire une suite à Rencontres du Troisième type et qui va trouver en parlant au fils de Didier l'inspiration pour un futur film; la référence pouvait être amusante mais c'est tellement lourd et amené avec de gros sabots qu'on a l'impression que l'épisode tout entier n'existe que pour ce gag référentiel tout au plus sympathique.
OVNI(s) n'est pas une mauvaise série , elle possède même quelques sérieux atouts comme son originalité et son esprit seventies mais jamais elle n'aura vraiment réussi à m'accrocher à son univers. J'en attendais sans doute beaucoup trop et le récit n'en offre pas assez ce qui explique la relative sévérité de la note. On verra par la suite car l'ultime épisode reste suffisamment intriguant pour avoir envie de continuer l'expérience.
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J'aime : L'originalité du projet et l'ambiance seventies
J'aime Moins : Une série toujours entre deux eaux qui peine à trouver son identité - décevant par rapport à l'attente
Ma Note : 05/10
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