• The Human Centipède

     The Human Centipede 

    (Fist sequence)

    de Tom Six

    Avec Dieter Laser - Ashley C. Williams et Ashlynn Yennie

    The Human Centipède

    Pays Bas - 2009 - Horreur / Fantastique 

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    The Human Centipède

    The Human Centipede est un film qui a réussi à créer le buzz et susciter l'attente et la curiosité des fans de films déviants sur son simple concept à la fois grotesque et dégueulasse. Car il est finalement assez rare de voir un film d'horreur proposer un sujet et une orientation nouvelle tout en provocant une envie presque malsaine chez les spectateurs. Même si finalement The Human Centipede n'est qu'une variation du thème du savant fou mainte fois exploité au cinéma depuis Frankenstein le film de Tom Six a le mérite de proposer une horreur psychologique jouant sur le dégout du corps.

    The Human Centipede raconte donc l'histoire de deux jeunes touristes américaines en vacances en Allemagne. Un soir après une crevaison les deux jeunes femmes vont trouver refuge dans la maison d'un chirurgien bien azimuté qui rêve après avoir séparé des siamois de souder plusieurs personnes ensemble afin de créer un homme mille pattes et accessoirement le plus long tube digestif du monde.

    The Human Centipède

     Si The Human Centipede propose une approche assez originale du concept du savant fou en revanche il se contente d'aligner les pires clichés possible lors de sa mise en place. Deux jeunes filles, une crevaison, un refuge dans une maison perdue au fond des bois chez un habitant inquiétant; on fait difficilement plus bateau comme exposition. On notera juste avec un certain amusement le portrait peu reluisant que Tom Six dresse de l'Allemagne puisque les deux jeunes filles croiseront un vieux pervers libidineux à lunette avant d'atterrir chez un chirurgien qui ressemble à un cousin dégénéré de Mengele. Plus tard on aura même droit à deux flics bien lourds et peu perspicaces sortant tout droit d'une série policière bien germanique.

    The Human Centipède

     The Human Centipede est un film froid et clinique comme une salle d'opération, Tom Six installe un climat assez pesant dans une ambiance à la fois posée et glaciale. L'antre de ce chirurgien est à la fois dépouillé et étrange, un univers presque cosy et banal juste perturbé par d'immense toiles et images représentants des fœtus de siamois. Cet univers est à l'image du film, peu démonstratif, refusant l'effet facile pour créer un univers autrement plus perturbant. Car The Human Centipède ne sombre jamais dans le gore extrême façon torture porn ni dans l'exposition gratuite des détails les plus ragoutants de son concept. Il suffit par exemple à Tom Six de montrer son chirurgien exposer de façon très scolaire les détails de son opération à ses victimes à l'aide de petits dessins pour installer un malaise sans doute bien plus profond que si on nous avait montré crument les faits à l'image. La plus grande force du film de Tom Six est pour moi de provoquer une horreur et un malaise purement psychologique chez le spectateur.

    The Human Centipède

     The Human Centipede est un vrai film d'horreur, un de ceux qui installe un malaise en proposant un univers à la fois attractif et profondément répulsif. Tom six ne montre finalement que très peu de choses à l'écran mais il appuie très souvent souvent là ou ça fait mal et surtout à l'endroit ou l'horreur commence à tourner au dégout. Il suffit à Tom Six de quelques plans sur des bandages tachés aux couleurs immondes pour que l'on imagine avec des haut le cœur se qui se passe en dessous, de quelques gouttes de sang sur le sol lors de la tentative de fuite pour que l'on imagine les coutures reliant les trois personnages se tendre aux limites de la rupture, de montrer la tête de cet improbable mille pattes manger pour comprendre les aspects les plus scatologiques et vomitifs de cette histoire. The Human Centipede parvient à imposer un certain malaise, un profond dégout et il est bien difficile de ne pas ressentir une sombre et profonde douleur lorsque l'on pense au sort final réservé au second maillon de cette délirante créature.

    The Human Centipède

     Malheureusement The Human Centipede n'est pas dénué de défauts parfois assez agaçant. Alors qu'il tient plutôt bien son film sur le fil du rasoir, Tom Six se vautre parfois dans la facilité du détail bien crade et du dialogue démonstratif inutile. Il n'était pas vraiment indispensable de montrer la plaie purulente que le chirurgien perce avec les doigts ni de faire dire au premier maillon de cet homme mille patte qu'il a « envie de chier » alors que dès le départ tout le monde avait compris que c'est là que se situait l'aspect le plus extrême et immonde du film. Dieter Lasser qui incarne le chirurgien Heiter finit également par lasser dans un registre parfois proche de la caricature qui fait que la figure inquiétante de son personnage devient de plus en plus grotesque à mesure que le film avance . Difficile également de ne pas tiquer devant certains comportements moyennement crédible comme la jeune fille qui plutôt que de s'enfuir au plus vite afin de prévenir des secours s'attache un énorme boulet au pied en trainant sa copine inconsciente à bout de bras. On notera aussi quelques incohérence comme ce flic qui se retrouve un scalpel planté dans le cou alors que son agresseur semble incapable de se tenir debout. Mais le plus emmerdant c'est qu'au bout du compte on a la drôle de sensation que le film de Tom Six ne va nulle part et qu'il ne marquera pas les esprit outre mesure.

    The Human Centipède

     Deux suites sont déjà en préparation et on a du mal à savoir comment Tom Six va pouvoir nous surprendre sans tomber dans la surenchère et la redite. Le sens qui manque assez cruellement à ce premier volet se dévoilera peut être lors de cette trilogie. The Human Centipede de part son caractère singulier et son horreur perturbante s'avère une bonne mise en bouche et Tom Six réussit son coup car il parvient encore à maintenir envie et curiosité.

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    J'aime : Un concept original et dégueulasse - Une horreur psychologique et vomitive 

    J'aime Moins : Quelques incohérences et facilités - Un côté provoc' un peu gratuit 

     

    Ma note : 06/10

    « The ArtistSulfures »

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